lundi 3 novembre 2008

Picasso et les maîtres.. exercice de style













Et puisqu'il s'agit toujours de faire partager, je vous conseille de jeter un coup d'oeil sur le site du Grang Palais : http://http//www.grandpalais.fr/fr/Actualites/p-199-A_la_une.htm, qui accueille en ce moment une exposition monumentale autour de "Picasso et les maîtres". J'ai eu la chance d'y faire un tour, par goût pour la peinture d'abord, mais aussi par curiosité pour le grand Picasso, dont, je l'avoue, je cherchais encore à saisir la grandeur..

Eh bien, croyez-moi, pour être tout à fait apprecié, je crois que l'art mérite qu'on y réflechisse, qu'on en creuse les racines et le sens; une oeuvre prend une autre dimension lorsqu'on prend la peine de s'attarder sur la démarche qui lui préside et, en réalité, si la première impression peut être précieuse, elle est aussi parfois trompeuse. Il me semble que, de même que l'on n'apprécie le bon vin qu'après en avoir goûté plusieurs, et même, avouons-le, s'y être un peu forcé, certaines grandes oeuvres ne s'offrent à nous que si nous avons fait l'effort de s'y attarder et de les comprendre.

C'est tout à fait, il me semble, le but de cette exposition; en détaillant l'évolution de la peinture "picassienne"(pour le plaisir de jargonner) à travers ses différents inspirateurs, elle éclaire son génie de la déconstruction. L'artiste s'inspire toujours de ses prédecesseurs_il ne travaille jamais à partir de rien_, mais pour mieux les dépasser.

Prenons une "Femme pissant" de Rembrandt, qui relève ses jupes pour entrer dans l'eau: Picasso en fait une terrible "Pisseuse" cubique, imposante, presque obscène. Il s'agira là, sinon de déconstruction, de la reconstruction d'une toile qui se veut plus suggestive_ ou bien de déconstruction au sens presque anarchique de destruction des règles. Voilà la version de Picasso (faute d'avoir pu trouver celle de Rembrandt):




Enfin, si l'on peut avoir du mal à "comprendre" Picasso, c'est aussi parce que la naïveté de sa peinture donne à certains l'impression "qu'ils pourraient faire pareil". Ne vous y méprenez pas; c'est parce qu'il excelle d'abord dans la reproduction des modèles antiques et maîtrise parfaitement la technique classique (voir le croquis de la Venus de Milo) qu'il peut se permettre de telles libertés_ libertés qui, tout à coup, nous apparaissent étonnamment complexes..


Ici, le "Grand nu rouge":










Ou encore celui-ci(nom?):



Enfin, ce petit portrait assez fascinant qui résume bien notre propos:




Et puis deux autres encore, oeuvres de jeunesse cette fois, pour montrer que le cubisme fut très clairement un aboutissement, et ne résume pas à lui seul la production (considérable) de Picasso:

Au risque de vous avoir ennuyés, j'aurai essayé de vous faire partager une de mes plus récentes expériences interculturelles (toujours lui, eh oui).. Fini pour le pompeux, je ferais plus léger la prochaine fois!...

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